Communément appelée « médecine des bourgeons », la gemmothérapie
fait partie de la grande famille des phytothérapies, lesquelles
proposent de prévenir et de traiter une variété de problèmes de santé à
l’aide des végétaux.Du terme latin
gemme, qui signifie à
la fois bourgeon et pierre précieuse, la gemmothérapie utilise
exclusivement les tissus embryonnaires frais des plantes, arbres et
arbustes, c’est-à-dire les
bourgeons, les
jeunes pousses et les
radicelles. Ces
embryons, macérés dans un mélange d’eau, d’alcool et de glycérine,
servent à fabriquer des solutions dans lesquelles se concentrent les
principes actifs des végétaux : on les nomme
macérats. Leurs
vertus thérapeutiques alléguées varient, évidemment, selon la plante
dont ils proviennent : le cassis pour l’énergie, le sapin contre la
toux, l’aubépine pour le coeur... Par ailleurs, plusieurs produits
issus de la gemmothérapie auraient en commun des propriétés
diurétiques, de drainage ou de détoxication. Selon la théorie,
les bourgeons posséderaient certaines propriétés thérapeutiques
supérieures à celles des diverses parties de la plante mature. Le
bourgeon, étant un embryon, porterait en lui le potentiel de
développement de la plante, un peu comme s’il était à la fois les
racines, les tiges, les feuilles, les fleurs et les fruits. Il contient
également de fortes concentrations d’éléments actifs comme des
hormones, des oligo-éléments, des vitamines, des minéraux, etc.Les
adeptes de la gemmothérapie parlent de la « globalité » du bourgeon. Le
tissu embryonnaire offrirait non seulement une teneur supérieure en
composés actifs, mais un spectre d’action beaucoup plus vaste que
chacune des parties de la plante prises isolément.Par exemple, le bourgeon d’
aubépine,
une plante fréquemment utilisée en gemmothérapie, posséderait à la fois
les propriétés du fruit (action sur le muscle cardiaque) et de la fleur
(action sur le rythme cardiaque). Plus évocateur encore, le bourgeon de
tilleul combinerait les vertus calmantes associées à la fleur de cet
arbre, et les propriétés dépuratives et diurétiques de l’aubier, la
partie tendre et blanchâtre qui se forme chaque année entre le bois dur
et l’écorce. Pour toutes ces raisons, la gemmothérapie est parfois qualifiée de
« phytothérapie globale ».
Toutefois, cette « globalité » ne doit pas être érigée en règle
absolue. Le bourgeon ne présenterait pas toujours toutes les propriétés
de la plante. La croissance peut également jouer un rôle important,
sinon essentiel, dans l’acquisition de certaines propriétés. Par
exemple, le bourgeon de la
framboise ne possède pas la forte teneur en vitamine C du fruit mûr.
Même si le savoir scientifique s’enrichit au sujet des vertus curatives
des plantes, la gemmothérapie n’a fait l’objet d’aucune publication
scientifique jusqu’à ce jour. En conséquence, on ne peut conclure à
l’efficacité de cette thérapie. Cependant, plusieurs phytothérapeutes
ont colligé de nombreuses observations empiriques . Ils affirment
avoir constaté que, de façon générale, les bourgeons et autres parties
immatures de la plante ont une fonction d’élimination qui agit sur des
organes bien spécifiques. En d'autres mots, ils nettoient et purifient
l'organisme et le débarrassent de ses toxines et de ses déchets, ce qui
favorise le bon fonctionnement des organes.